3 Mai, Tblissi, Géorgie

Triste, déçue, curieuse et excitée. Voilà les sentiments que je ressens en ce moment même. Triste de quitter la Géorgie, un pays incroyable dont je ne connaissais rien et qui m'a tant surprise. Déçue de devoir prendre l'avion, cela me semble tellement incorrect, n'ayant aucun sens dans ce voyage ni avec mes convictions. Curieuse de découvrir l’Asie Centrale dans les mois à venir ! Excitée de franchir cette très grande étape de mon voyage.

Une montagne russe émotionnelle. C'est comme ça que ce voyage a été jusqu'à présent, c'est comme ça que je me sens en ce moment.

4 Mai, Aktau, Kazakhstan

Je suis au Kazakhstan. C'est complement fou. Ça y est, je suis plus proche de l'Inde que de la maison. 🇮🇳🥹

Premiere matinée hyper étrange, tout est différent, je ne comprend plus rien à ce qu'il se passe et, surtout, on ne me comprend absolument pas non plus. Aktau c'est pas du tout touristique et il y a pas grand chose à faire.

Tout me surprend et me rend la vie compliquée. Pour commencer, dans la plupart des endroits, je ne peux pas payer avec ma carte bleue. C'est la première fois que ça m'arrive. Du coup, j'ai retiré du cash, mais on m'a donné des grosses coupures, et personne n'accepte mes billets non plus, haha ! Ici, tout le monde paye avec un QR code Kaspi, cette application qui fait tout. Évidemment, je n'ai pas Kaspi et c'est impossible pour moi de l'avoir car il faut une banque kazakhe. Ensuite, l'anglais, c'est définitivement fini. Bon, allez, je vous raconte mon arrivée.

Je sors de l'aéroport où l'on me propose des taxis à tout va. Je réponds que je n'ai pas d'argent pour un taxi — ma technique infaillible pour qu'on me laisse tranquille, et par ce que dire que j'ai pas d'argent c'est plus simple que d'expliquer que je ne prend pas de taxis pour des raisons environnementales. Je demande alors s'il y a du wifi pour chercher des bus. Un monsieur très gentil me fait un partage de connexion tout en m'expliquant qu'il n'y a pas de bus. Via Google Translate, je lui explique que je ne peux pas prendre de taxi et que je vais essayer de faire du stop, lui demandant s'il connaît quelqu'un qui pourrait m'emmener. Il traduit à la petite foule autour de nous, et un de ces monsieurs hoche la tête. Je comprends qu'il veut bien m'emmener en ville. Je pars donc avec lui et son ami Ouzbek. On échange un peu sur Google Translate, il me demande où je vais, je lui donne le nom d'une auberge, n'ayant eu aucune réponse à mes demandes de Couchsurfing. Il dit rapidement « Okay, okay, je t'emmène ». Trop adorable. En revanche, il m'emmène au Holiday Inn à l'autre bout de la ville, pas du tout à mon auberge. Il est 6 h 00 du mat, je suis dans un nouveau pays 🇰🇿 qui, du peu que j'ai vu jusqu'à présent, m'a l'air si étonnant. Je m'élance alors dans une petite heure de marche au lever du soleil jusqu'à mon auberge. Les rues sont étranges : je suis dans le centre-ville et on dirait tout sauf un centre-ville. Ce sont juste de très grandes rues, très larges, très vides, toutes droites, avec du sable sur les côtés du trottoir. Je suis définitivement près du désert, l'ambiance est hyper désertique.

Lever de soleil sur Aktau 🌞

Lever de soleil sur Aktau 🌞

J'arrive à mon auberge beaucoup trop tôt. Je sais que je ne pourrai pas faire le check-in avant des heures, et on ne se comprend pas du tout avec la dame de l'auberge. Je n'avais pas de réservation, et elle fait que de changer les prix. On finit par se mettre d'accord, puis elle me dit « Kaspi QR code ? » Hein ? Je comprends que je ne peux pas payer avec ma carte. Mais finalement, après quelques essais, ça marche miraculeusement. En revanche, je peux check-in qu'à 14 h 00. Il est 7 h 00, je n'ai pas dormi la nuit dernière et seulement 4 heures la nuit d'avant. Je comprend aussi que je ne peux même pas trainer dans les parties communes sans devoir payer, il faut que je parte et que je revienne à 14:00. Super. C'est partis pour explorer Aktau alors.

Je marche un peu mais je suis vite épuisée. J'arrive dans un café — pas de wifi, pas de menu en anglais. Je commande quelque chose au hasard. On me sert un porridge de riz, juste ça. Rien dessus, rien avec. Ma foi, ça me nourrit et c'est végétarien, c'est l'essentiel. Je repars marcher. Je suis de nouveau épuisée. Je m'allonge alors sur le front de mer pour une petite sieste. Je dors une bonne heure, et je me réveille en entendant des voix autour de moi. J'ouvre les yeux, et là les Kazakhs qui m'entourent s'affolent et me pointent du doigt. Je crois qu'ils s'inquiétaient que je sois inconsciente, haha ! 😂 Je cherche encore un petit café pour faire passer le temps. D'abord, on me refuse car je n'ai toujours pas Kaspi, et mes billets sont toujours trop gros. Je trouve finalement un autre endroit d'où je vous écris en ce moment même.